L'histoire du Mohair

La chèvre angora

La chèvre Angora est originaire d’Asie Mineure (plateaux de l’Anatolie, au coeur de la province d’Angora (actuelle Ankara)).

C’est un animal de petite taille : 60-65 cm au garrot, pesant à l’âge adulte 40 à 50 kg et dont l’espérance de vie est d’une dizaine d’années. L’utilisation du mohair remonte au 4ème siècle av. J.C. Il sera réservé à la confection des vêtements des sultans et des membres de la cour.

La chèvre angora sera introduite une première fois en France au 15ème siècle par Jacques COEUR et sa fibre sera utilisée pour le tissage des linges liturgiques et des habits sacerdotaux. Mais les famines de l’époque auront raison d’elle.

Elle reviendra en France dans les années 80 grâce à la volonté de quelques éleveurs pour être aujourd’hui à la base d’une véritable activité.

La rusticité de la chèvre angora et le mode d’alimentation lui permettent d’exploiter des végétaux dédaignés par d’autres ruminants. C’est un animal consommateur d’espace.

En France, la taille du cheptel, ainsi que la conduite des animaux, présentent de grandes variations. On rencontre des troupeaux allant de 10 à 250 bêtes, avec des systèmes d’élevage allant du « zéro pâturage » à « l’extensif ». Cependant, l’essentiel des structures a un système de fonctionnement de type semi-extensif, avec des pâturages fournissant une ration de base, et une complémentation en fin de gestation, lactation et croissance. La concentration moyenne d’animaux par hectare est comprise entre 8-10 chèvres.

La période de reproduction se situe généralement d’août à novembre, vers l’âge de 18 mois, en raison de son cycle saisonnier. La durée de gestation étant de 5 mois, la chèvre Angora donne naissance entre janvier et mai à un ou 2 chevreaux. Les naissances gémellaires sont courantes.

La chèvre Angora est un animal robuste, ne présentant pas de pathologie particulière. Toutefois, comme la plupart des petits ruminants, elle est sujette à des maladies parasitaires internes :
– la coccidiose chez les jeunes de l’année ,
– les strongles et le ténia chez les adultes.

Une attention particulière sera portée aux chevreaux pendant la première année.

La chèvre étant originellement un animal de parcours, elle nécessite des apports réguliers et diversifiés en minéraux.

Elle est exploitée exclusivement pour sa production de mohair, et compte tenu de ceci, une attention particulière concernera les parasites externes et tout particulièrement les poux.

En effet, ces derniers peuvent occasionner des pertes importantes de mohair par coupure du poil à la base et arrachage par frottement des animaux.

La chèvre Angora adulte produit 4 à 6 kg de mohair brut / an, récoltés en 2 tontes.

L’élevage de la chèvre Angora est le plus fréquemment pratiqué comme activité de diversification.

La transformation de la laine

Après chaque tonte (2 fois par an), l’éleveur procède chez lui à un premier tri des toisons brutes selon des critères bien précis de qualité. Chaque qualité étant destinée à des articles spécifiques (fils à tricoter, écharpes, couvertures, chaussettes…).

La structure de transformation qui reçoit le mohair des éleveurs, réalise un second contrôle. Un échantillon de chaque lot est analysé par l’Institut Textile de France.

Les toisons sont regroupées en 3 classes différentes (fin / adulte / jarreux) afin d’obtenir un mohair homogène de qualité. A la suite du tri à la ferme et à la coopérative, la transformation peut commencer. Elle est confiée aux meilleurs artisans.
Le mohair ainsi trié va subir de nombreuses transformations:
La mise en ruban
Le mohair va être lavé, débarrassé de ses impuretés, cardé et peigné pour obtenir du ruban.
Le filage
Le ruban va être étiré et va subir une torsion pour obtenir un fil.
Le tissage et le tricotage
Selon les produits recherchés, les fils seront tissés (étoles, écharpes, couvertures, plaids) ou tricotés (chaussettes, gants, pulls).

La teinture
Elle a lieu soit avant le tissage / tricotage soit après et toutes les couleurs peuvent être réalisées.

L’éclatement des fibres (foulonnage et grattage)
Cela ne concerne que les articles tissés. Cette étape est primordiale car elle va permettre par une série de procédés mécaniques de faire ressortir la fibre et de donner au tissage tout son volume, sa douceur et sa légèreté. Une partie du Mohair est alors transformée par les bonnetiers en gants et chaussettes réputés pour leur chaleur leur confort moelleux et leur résistance. Tissé, il devient couverture, plaid ou étole.
Les grandes tendances de la mode sont définies par une styliste mais chaque éleveur a le loisir de créer ses propres modèles, voire de les faire réaliser à la demande d’un client. Dans les mains d’habilles tricoteuses, le Mohair prend alors la forme d’un pull, d’un bonnet ou d’un châle. .